Une forme urbaine façonnée pour le lieu

Le lot 8 bis de l’îlot Saint-Rémy est une parcelle en lanière, bordée au nord par l’avenue Saint-Rémy, voie plantée qui distribue la ZAC du même nom, et au sud par la rue du Général Joinville, axe structurant empruntée par le Tram, qui traverse la ville de Saint-Denis de son centre historique en direction de La Courneuve. Cette parcelle se trouve à la jonction de deux formes urbaines : un bâti continu destiné à être renforcé par le parti d’aménagement d’une part, et un ensemble immobilier déconnecté des rues, caractéristiques des années 60 / 70 d’autre part.

En effet, cette parcelle traversante du Nord au Sud présente des héberges Est et Ouest très contrastées :

• Le côté ouest sera plutôt fermé : le projet d’aménagement prévoit deux immeubles implantés à l’alignement des voies (R+4 sur Saint-Rémy, R+6 sur Joinville) reliés par un bâti continu en cœur d’îlot, le tout formant un ensemble relativement dense.
• Le côté est, au contraire, est très ouvert sur une grande parcelle privative où sont implantés plusieurs immeubles résidentiels, dont un de 10 étages, entourés de vastes espaces largement plantés, situés en bordure de rue.

Dans ce contexte, et pour assurer la transition entre ces deux morphologies, il nous a paru essentiel de ne pas trop densifier le cœur d’îlot, afin d’apporter des transparences, de l’ensoleillement, éviter les vis-à-vis trop serrés avec le lot 6/8 et arriver à une implantation en double T fermant l’horizon. Une césure franche entre l’échelle la plus haute côté Joinville et le bâti de type plus faubourien côté Saint-Rémy nous a paru également indispensable pour ménager une respiration au sein du cœur d’îlot .

Nous avons donc retenu trois grands principes :

• Concentrer le plus possible le bâti en bordure de voie, en exploitant au mieux les hauteurs autorisées par le PLU, en particulier rue Joinville où la voie est large et la présence d’un R+10 très perceptible depuis l’espace public peut justifier la création d’un attique à R+8 permettant de créer un dialogue.
• Installer en cœur d’îlot des logements intermédiaires, sous forme d’un bâti d’échelle fine, limité à R+2 et ponctuellement R+3, accentuant la découpe du ciel.
• Organiser un parcours distributif le long du beau mur en moellons côté est, de manière à donner à cette façade placée en cœur d’îlot mais très visible de la rue, le statut d’une façade principale d’accès, tout en la protégeant grâce à une épaisseur plantée en pleine terre et en préservant le caractère calme et intime de la face ouest (jardins privatifs des 5 pièces en duplex à RDC).

Ce parti urbain tout-à-la fois compact et aéré, permet de dégager près de 750 m² de pleine terre (soit un tiers de la surface du terrain) ce qui garantit la pérennité des plantations et limite considérablement l’imperméabilisation des sols. Enfin, l’implantation des bâtiments de logements intermédiaires ménage, à son extrémité sud, une cour prolongée par une césure qui constitue une échappée visuelle et un apport de soleil pour toute la profondeur de l’îlot